Vendredi soir, je dîne chez des amis, l’Inconnue du Parc rencontrée fin août 2022 - je vous en parlais dans cet article - est devenue une copine. On en est encore au début de notre amitié, parce que ce genre de choses prend du temps, mais je crois que le potentiel est vraiment là.
Je lui disais que j’allais peut-être signer pour un prochain bouquin, voire même deux, et elle m’a dit : “Tu as pas mal de choses qui s’alignent”.
On a parlé des ateliers d’écriture que je suivais en ce moment, elle a raconté son travail dans la communication au milieu du brouhaha des filles qui jouent. Elle aussi depuis un an, son univers professionnel a évolué.
Quelques heures plus tôt, je prenais un café avec Dominic, le repreneur de Boston le nez en l’air. Il me parlait des deux saisons qu’il venait de faire. Deux ! je n’avais pas réalisé à quel point deux années entières s’étaient écoulées depuis la reprise. Ça me parait encore si proche, et pourtant, si lointain.
J’étais tout de suite dans mon élément quand il me racontait les dernières histoires de clients et des recrutements de nouveaux guides. J’étais dans mon élément et pourtant, je me suis aussi dit : je n’ai pas de regret. Pour être plus nuancée, je regrette certains aspects de ce job : la camaraderie entre guides, la satisfaction d’une visite bien faite et les revenus que m’apportait cette activité. Malgré tout, je n’ai pas de regret d’avoir oser passer à autre chose.
Ces deux événements cette semaine ont été le déclic pour me dire que “What’s Next” se terminait.
C’était prévu : ça fait un an que j’ai commencé ce projet, le tout premier article est sorti le 1er octobre 2022.
Mon intention initiale était de décortiquer une période de transition, autrement dit de révéler tous les questionnements qui affleurent quand on se demande “Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma life ?”
J’ai commencé à écrire What’s Next à un moment vulnérable de ma vie, où j’étais sincèrement, complètement, désespérément paumée. J’avais été forcée de m’arrêter de travailler à cause de la pandémie, qui a été une coupure brutale et radicale dans ma façon de vivre et de travailler - comme pour beaucoup d’entre nous d’ailleurs.
Ma fille est née dans ce contexte ; l’émergence d’une nouvelle identité (celle de maman) et la remontée vers de nouvelles perspectives professionnelles ont été très lentes.
Dès 2020, j’avais repris ponctuellement des petits contrats d’auteur qui ne me donnaient pas entière satisfaction. J’avais du mal à visionner la suite des choses, et je me disais que mon “Age d’or” était terminé.
En gros, ma trentaine touchait presque à sa fin et la suite était… très embrumée. Ce n’était pas qu’une question d’âge, mais ça a tout de même été un facteur.
Je m’étais déjà posée la question What’s Next dans le passé, quand je suis arrivée aux Etats-Unis notamment, mais je pense qu’on ne se pose pas de la même façon la question de la poursuite de sa vie professionnelle à 29 ans plutôt qu’à 39 ans (d’ailleurs, j'ai lu quelque part que les années en 9 sont plus propices à la réflexion qu’une fois la dizaine du dessus atteinte !)
Avec le temps et différentes actions mises en place (notamment par le coaching, et aussi de façon très prosaïque, par l’entrée de ma fille à la crèche), les choses se sont désembrumées.
J’arrive au bout de cette année de réflexion via ces newsletters, il n’y a pas le compte de cinquante articles que j’avais arbitrairement fixé au départ - j’ai fait quelques pauses dans l’année, mais voilà, je crois que j’ai fait le tour de la question, ou je risque à présent de diluer mon contenu.
Est-ce que ma “reconversion” est terminée ? Si vous me lisez depuis un moment vous savez qu’il ne s’agit pas d’une reconversion au sens de changement radical d’orientation professionnelle. J’ai su assez vite ce que je voulais faire.
Il y a un an, j’avais peur de tout, aujourd’hui, j’ai retrouvé une certaine confiance dans mes capacités à m’en sortir.
Je ne suis pas encore parfaitement “là où je voudrais être”: mes revenus ne sont pas suffisants, je suis encore trop souvent isolée dans mon travail. Malgré tout, je me sens mieux.
J’ai eu plein de petites réalisations au fil de l’eau, notamment sur la communication, le rapport à l’autre et le besoin de me sentir “ancrée” dans ma vie ici à Boston, ce qui passe pour le moment par l’engagement bénévole et l’écriture en anglais.
Ne me poussez pas trop : je sais que j’aurais pu tourner autour du pot de “What’s Next” pendant encore longtemps !
Mais il est temps de mettre un point final.