#35 - J'ai suivi un atelier d’écriture en anglais (et c'était génial)
Mieux se révéler, pour mieux écrire
Fin janvier 2023. 17h30. Je ferme la porte de ma chambre qui fait aussi office de bureau. Ce soir, je m’isole pour mon premier cours d’écriture d’essais personnels. Je n’en sortirai que dans quelques heures.
Le programme, organisé par un centre d’écriture à Boston, a lieu via Zoom, et s’étale sur six semaines. J’ai envie de me lancer à écrire en anglais et j’ai envie d’apprendre de nouvelles techniques d’écriture à l’américaine. J’aime cette façon particulière de raconter des récits sur le vif à la première personne.
C’est également la première fois depuis longtemps que je prends une soirée “off” en semaine, laissant Manu gérer seul l’implacable routine du soir.
Je suis assise devant mon ordinateur, une pile d’essais à lire à côté de moi. Je zone sur Internet en attendant que ça commence à 18 heures. Je me connecte. Dix autres visages apparaissent à l’écran. Nelly, la prof, pose une question “ice breaker”, pour briser la glace, dans le chat.
C’est parti, chacun se présente brièvement. Il y a une majorité de femmes, probablement entre la vingtaine et le milieu de la quarantaine. La prof explique comment les cours vont se dérouler : chaque classe de trois heures est thématique avec un type d’essai par semaine, des exemples à lire et une petite partie théorique ; des exercices d’écriture sont prévus, et chacun pourra lire un de ses textes personnels à l’oral devant tout le monde.
Le but, c’est qu’à la fin des six sessions, on reparte avec six essais.
Un essai est un texte de non-fiction qui part de l’expérience personnelle de celui qui l’écrit pour en tirer une histoire intéressante, amusante, drôle ou provocante. Bien que personnel, l’essai peut avoir une valeur universelle : le lecteur, sans avoir vécu la même chose, peut s’y voir refléter. Ce n’est pas un genre nouveau, Michel de Montaigne au 16è siècle a écrit ses fameux Essais, mais depuis, chez les Américains, on a droit aux essais de David Sedaris, Nora Ephron, Jia Tolentino ou Lindy West pour citer mes favoris.