#16 - Retour en France
Entre la peur du choc culturel inversé… et l’idéalisation d’un retour définitif dans mon pays natal
Juin 2022. On vient de passer huit jours en France pour le mariage d’une cousine de Manu. On est revenu avec Covid. On était pourtant les seuls ploucs à encore porter des masques toute la semaine. Ce geste protecteur, ainsi que l’insistance des gens à nous dire que “Covid c’est fini”, n’ont pas réussi à nous protéger.
Manu a testé positif dès le lendemain de notre retour. Tous mes tests ces trois derniers jours sont négatifs, mais je tousse et j’ai des frissons : ce n’est pas juste un rhume attrapé dans l’avion à cause de la clim… Par conséquent, on a annulé la Nanny pour toute la semaine, elle travaille avec une autre famille l’après-midi. Masque ou pas masque, elle ne prend pas de risques.
Cette illustration du New Yorker résume très bien la situation
Comme à chaque fois qu’on rentre en France, on se demande s’il faut rentrer y vivre. Depuis des années, la réponse est invariablement “non merci”. Dans une version idéale de ma réalité, je reste vivre à Boston, et je voyage en France une fois par an. Mais c’est vraiment la version idéale des choses, car toute la famille étendue est disséminée aux quatre coins de la France, les amis sont aussi un peu partout - Paris, le Nord, le Sud, la Bretagne… Rentrer une seule fois a un côté frustrant et épuisant. Ce n’est jamais assez, on ne voit jamais tout le monde, ou ça donne un mic-mac de trajets, on reste deux jours par-ci, deux jours par-là. On pouvait le faire quand on était deux, à trois, ça devient bien plus casse-tête.
Rentrer plusieurs fois par an (ce qu’on s’apprête à faire, car on rentre aussi cet été), c’est non seulement irresponsable écologiquement, mais surtout… trop cher, trop fatiguant, trop de logistique, et surtout, irréaliste avec une petite enfant. Et pourquoi ne pas choisir d’y vivre, si on souhaite rentrer aussi souvent ?
C’est la première fois qu’on flanche un peu et qu’on se demande si on ne rentrerait pas pour de bon.