Quand j’étais enceinte, je m’imaginais reprendre le travail trois mois après avoir accouché.
Je voulais retravailler vite, car je ne m’imaginais pas ma vie sans travail. Dans les faits, je ne voulais pas prendre le risque de passer à côté de certaines opportunités. Fin 2019, j’avais été contactée par un éditeur pour un projet de livres qui m’intéressait beaucoup. Ca impliquait des voyages, et en tout cas, une période d’écriture intense d’au moins six à huit semaines. Je devais être prête. Je m’imaginais, début juin, peu avant les trois mois de ma fille, partir deux semaines dans l’ouest américain. Est-ce que je partirais seule ? Avec Manu et notre fille ? J’avais du mal à l’imaginer concrètement.
Ma psy m’a recommandé d’attendre que ma fille soit là pour faire des plans, en me prévenant que je ne pouvais pas anticiper comment j’allais réagir une fois qu’elle serait arrivée. J’ai balayé sa mise en garde d’un revers de la main, “c’est mal me connaître, je ne m’arrête jamais”. Même après mon opération au cerveau en 2019, j’étais de retour au travail deux jours plus tard - quitte à faire un peu n’importe quoi et me sentir mal tout le temps.